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Affaire Philips : que fait le ministre de la Santé ?

(07/10/2021)

Affaire Philips : que fait le ministre de la Santé ?

Courant juin 2021 (1), le groupe néerlandais Philips a signalé un grave défaut dans la mousse utilisée pour insonoriser les appareils respiratoires utilisés par les malades souffrant d’apnées du sommeil ou d’autres pathologies respiratoires. Depuis cette date, les malades ont été priés de maintenir l’utilisation de leur appareil au risque de contracter à terme un cancer. Au ministère de la Santé, c’est le silence radio le plus total.

Quel problème réel posent les appareils Philips ?

La mousse installée dans les appareils Philips se dégrade au fil du temps, libérant ainsi deux particules qui, inhalées, peuvent se traduire par des maux de tête, une inflammation, des irritations, des problèmes respiratoires, voire conduire à des cancers du rein, du pancréas, des poumons ou du foie. Le risque du cancer ne se constatera qu’après une période de 10 ans, aux dires du bureau d’études américain chargé des analyses de contrôle.

Il faut souligner que la société Philips était informée de cette problématique depuis une décennie. Ce n’est pas une découverte récente pour le groupe. Pour se « couvrir », Philips s’est donné le bon rôle en signalant en France le problème à l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament)

A l’émergence de cette affaire, les représentants d’associations de patients, n’ont pas été invités aux réunions de l’Agence. Il leur a fallu taper sur la table pour que l’ANSM et surtout Philips, les considèrent comme des acteurs à part entière.

La position de Philips face aux questions des associations de patients

Qui est le fabricant de la mousse mise en cause et cette mousse a-t-elle été vendue à d’autres fabricants d’appareils respiratoires ?

Philips a refusé de donner le nom du fabricant américain, au motif qu’une clause contractuelle l’empêche de révéler son nom. Il a donc été impossible de savoir si ce fournisseur de mousse équipe d’autres appareils respiratoires d’autres fabricants.

Pourquoi le groupe Philips n’a pas agi plus tôt ?

Les résultats du service de contrôle qualité ont avancé que le ou les risques se voulaient extrêmement faibles. Sur 10 ans, 2 à 3 cas ont été constatés.

Dans ces 2 à 3 cas, quelles observations ont été faites, dont le risque de cancer ?

Pas de réponse de Philips !

Qu’a fait le groupe Philips en Europe et avant tout en France pour remédier au problème ?

En Europe comme en France, Philips a avancé un délai de 9 mois pour réparer les machines (2) ou mettre à disposition des kits de réparation. Le groupe fait valoir qu’il n’a pas les adresses des patients ayant une machine posant des problèmes, seuls les prestataires les connaissent. Ces derniers seront ainsi informés des machines à retourner ou à réparer.

Cependant, après deux réunions en visio-conférence avec le groupe, Philips a annoncé qu’il commencera à réparer ses appareils sur le marché américain et qu’il finira par le marché européen.

Un délai de 9 mois est-il acceptable ?

Un report de solutions techniques pour réparer les appareils se fera en Europe sur un délai inacceptable, jusqu’en juin 2022. Malgré une suite de questions précises posées par les représentants des patients, le groupe a maintenu un grand silence ou le « botter en touche » a dominé !

Conclusions :

Philips, ni aucun de ses concurrents ne peuvent ou ne veulent ensemble apporter une solution réelle et immédiate aux appareils défectueux. Cette affaire crée un précédent extrêmement préjudiciable aux 370 000 patients Français apnéiques du sommeil appareillés ! Sans compter les autres malades respiratoires équipés des autres appareils Philips !

Quelles sont les raisons avancées ? Tous se replient derrière la pandémie mondiale qui a nécessité une fabrication d’appareils respiratoires destinée prioritairement aux hôpitaux.

Au ministère de la Santé, c’est le silence radio le plus total sur la question. Depuis juin dernier, le ministre de la Santé, Oliver Véran, n’a fait aucune allusion à ce grave problème de santé publique et l’ANSM semble bien limitée par les procédures qu’elle doit respecter.

Les représentants des patients en général et la FFAAIR en particulier exigent que le ministre de la Santé se saisisse enfin de ce problème. Les malades respiratoires, en prise a quotidien avec leur pathologie n’entendent pas mourir d’un cancer imputable à un défaut de fabrication dans leur appareil respiratoire.

Marie-Agnès Wiss-Laurent
Présidente de la FFAAIR

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