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Des patients dénoncent le « silence radio » des autorités sur les appareils d’assistance respiratoire Philips

(14/10/2021)

Des patients dénoncent le « silence radio » des autorités sur les appareils d’assistance respiratoire Philips

PARIS, 12 octobre 2021 (APMnews) – La présidente de la Fédération française des associations & amicales de malades, insuffisants ou handicapés respiratoires (FFAAIR), Marie-Agnès Wiss-Laurent, a dénoncé lundi dans un entretien à APMnews le « silence radio » des autorités sanitaires sur les risques liés à l’utilisation de certains appareils d’assistance respiratoire Philips et le manque d’information sur leurs modalités de remplacement.

Mi-juin, Philips a diffusé une notification mondiale de sécurité, accompagnée d’une notification de rappel volontaire aux Etats-Unis, après avoir constaté des cas de fuite de la mousse d’insonorisation utilisée dans certains appareils de traitement par pression positive continue (PPC) et ventilateurs d’assistance respiratoire à domicile, rappelle-t-on.

Cette mousse peut se dégrader ou être ingérée ou inhalée par l’utilisateur. Elle contient du polyuréthane et des substances pouvant entraîner des maux de tête, une irritation voire des effets toxiques et cancérigènes.

Philips a recommandé aux patients de ne pas modifier le traitement sans discussion avec un médecin s’ils utilisent un ventilateur avec fonction d’assistance vitale, rappelle-t-on. En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a préconisé en juillet de continuer le traitement, quel que soit le type d’appareil utilisé. Elle n’a pas donné de nouvelles recommandations depuis.

« C’est bien gentil de nous dire de garder les machines mais quand on demande s’ils peuvent nous garantir que nous n’aurons pas de cancer à cause d’elles dans quelques années, personne ne nous répond », a déploré Marie-Agnès Wiss-Laurent. « Personne ne veut se mouiller », a-t-elle ajouté.

« Nous avons interpellé la Haute autorité de santé [HAS], les agences régionales de santé [ARS], l’European Federation of Allergy and Airways Diseases Patients’ Associations (EFA), le ministère de la santé, et nous n’avons pas d’information sur l’évolution de la situation », a-t-elle regretté.

L’association elle-même a peu communiqué sur les risques auxquels les utilisateurs de ces appareils sont exposés « car on nous a demandé de ne pas les affoler », a justifié la présidente. « Mais aujourd’hui, nous commençons à avoir des retours de certaines personnes qui disent qu’elles toussent, que leur gorge est irritée, que leurs appareils deviennent sales », a-t-elle relaté.

Interrogé par APMnews, Philips a indiqué lundi dans un mail qu’il était « régulièrement en contact direct avec les représentants des associations de patients dans le cadre de réunions d’informations organisées par l’ANSM, dont la FFAAIR ». Lors de ces réunions, l’industriel a indiqué avoir « partagé l’ensemble des informations disponibles sur ce sujet ».

Philips avait annoncé qu’il commencerait en septembre à réparer et à remplacer les appareils d’assistance respiratoire aux Etats-Unis, rappelle-t-on (cf dépêche du 01/09/2021 à 18:14). Le rappel a déjà commencé outre-Atlantique parce que « les Américains ont tapé du poing sur la table », a expliqué Marie-Agnès Wiss-Laurent, qui regrette que la situation n’évolue pas aussi vite en France.

12 mois pour réparer et remplacer

L’industriel a répondu qu’il tenait « informées très régulièrement les agences de réglementation de l’état d’avancement du plan. La France a été le premier pays en Europe et le troisième au niveau mondial à démarrer les opérations de déploiement des actions correctives », a-t-il avancé.

Marie-Agnès Wiss-Laurent a assuré que les « prestataires de santé à domicile [Psad] sont prêts à aider si Philips fournit le kit de remplacement des machines. Les techniciens sont capables de changer les mousses », a-t-elle affirmé. Ils s’interrogent cependant sur la quantité de matériaux qui sera fournie pour répondre à la demande.

En France, environ 350.000 appareils seraient concernés, rappelle-t-on.

Selon Philips, les premiers appareils de remplacement ont été livrés en France début septembre. Il a ajouté qu’il tenait les Psad informés des livraisons à venir.

La présidente de l’association a indiqué que le plan de remplacement proposé par Philips n’avait pas encore été validé par l’ANSM. « Nous ne sommes pas sûrs que les dispositifs qui nous seront donnés en échange ne seront pas toxiques eux aussi », a-t-elle regretté.

Début juillet, l’industriel avait évoqué une période de neuf mois pour remplacer la quasi-totalité des dispositifs. Il a désormais l’objectif « de terminer les programmes de réparation et de remplacement dans un délai d’environ 12 mois ».

lle/eh/APMnews

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