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L’engagement bénévole dans les associations : en chute libre
(13/02/2024)
La FFAAIR, comme l’ensemble du monde associatif connait des désaffections dans ses rangs et une relative démobilisation des patients respiratoires autour de ses associations membres encore actives. Le phénomène est plus large et affecte l’ensemble du monde associatif, comme le soulignent des élus de l’Assemblée nationale.
En 2022, La France compte environ 12 millions de personnes. En 2016, c’était un Français sur quatre, soit plus de 15 millions ([1]). « Si la baisse du bénévolat liée à la crise du Covid‑19 tend à être résorbée, ce désengagement est une tendance lourde et constante ces dix dernières années », souligne la proposition de loi visant à instaurer la semaine de quatre jours pour les bénévoles issus du monde salarié présentée cette semaine à la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale.
Chez nos voisins européens, comme en Belgique, aux Pays‑Bas, en Irlande ou encore dans les pays scandinaves, plus d’une personne sur trois est bénévole. En France, c’est chez les actifs (entre 35 et 64 ans) que la proportion de bénévoles est la plus faible. Elle frôle les 18 %, contre 23 % pour les 15‑24 ans et 25 % pour les plus de 65 ans. « Ce moindre engagement des personnes en activité s’est aggravé ces dernières années : chez les actifs de 50 ans et plus, il a baissé de 7 points depuis 2010. »
Les défis sont nombreux
La vie professionnelle reste ainsi peu conciliable avec un engagement associatif parallèle et l’intensification du travail rend d’autant plus difficile l’engagement bénévole des personnes active. Ainsi une étude réalisée par la Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) des Hauts de France, révèle que pour 35 % des engagés seniors, c’est bien le passage à la retraite qui a déclenché cet engagement ([2]).
L’allongement des carrières du fait de la récente réforme des retraites devrait donc rendre encore plus tardif l’engagement associatif des Français, et, par conséquent, diminuer d’autant plus le nombre de bénévoles.
« C’est la vitalité du tissu associatif français qui est en jeu », souligne les rédacteurs de la proposition de loi. Ses auteurs ne prétendent pas pouvoir répondre à l’ensemble des défis auxquels sont confrontés le mode associatif : lourdeurs administratives (notamment pour l’obtention de financements), manque de formation (en particulier pour les fonctions de direction), faiblesse de trésorerie, risque d’arbitraire dans l’attribution de financement etc. Pour autant, ils estiment urgent de soutenir le vivier du monde associatif, à savoir ses bénévoles.
Un choix de vie
Afin de promouvoir le bénévolat, et lutter contre son érosion, la proposition de loi vise « à soutenir l’engagement des personnes actives en leur permettant de mieux concilier leur vie professionnelle avec leur activité bénévole. »
Les 21 millions de participations bénévoles représentaient, en 2018, un volume de travail de l’ordre de 587 000 emplois en équivalent temps plein ([3]). « On en déduit aisément que si l’on veut favoriser la vie associative et le bénévolat, il est essentiel de dégager du temps pour les personnes engagées. »
Quentin Bataillon, rapporteur de la proposition de loi visant à soutenir l’engagement bénévole et simplifier la vie associative, le reconnait : « L’engagement associatif est bien autre chose qu’un loisir : pour de nombreux bénévoles, c’est un choix de vie, qui emporte des conséquences importantes. Or trop souvent, les bénévoles ont l’impression de ne pas être suffisamment accompagnés dans cet engagement et de ne pas en tirer une reconnaissance suffisante » ([4]).
([1]) Enquête IFOP pour Recherches & Solidarités, janvier 2023.
([2]) Observatoire régional de la Vie associative Hauts de France, Enquête sur l’engagement des retraités, CARSAT Hauts de France/ URIOPSS Hauts de France, février 2021.
([3]) INSEE, enquête Situation des associations en 2018, traitement INJEP-MEDESI.
([4]) https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/rapports/cion-cedu/l16b1925_rapport-fond#_Toc256000006
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