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L'Affaire Philips au coeur du congrès annuel de la FFAAIR

(16/05/2023)

L'Affaire Philips au coeur du congrès annuel de la FFAAIR

Le 35è Congrès de la FFAAIR, qui s'est tenu à Paris les 11 et 12 mai 2023, a été l'occasion de revenir sur une affaire qui affecte en France plus de 400 000 patients équipés de machines à PPC ou de ventilateurs support de vie. Il s'agit de l'affaire des appareils Philips pour lesquels le fabricant a lancé en juin 2021 un plan de remplacement mondial d'une gamme de ses respirateurs Dreamstation de première génération. Une table ronde a été organisée dans le cadre du congrès, au cours de laquelle plusieurs parties prenantes se sont exprimées. L'ANSM a décliné l'invitation de la FFAAIR.

L'Agence Nationale de Sécurité des Médicaments et des produits de santé (ANSM) ne s'est pas rendue à l'invitation que lui avait initialement adressée la FFAAIR de venir s'exprimer à son congrès. Sa position timide, pour ne pas dire ambigüe, dans cette affaire, pour laquelle elle n'a réagit que tardivement, explique sans doute ce refus de venir expliquer la position des autorités de santé face à ce qui fait figure de nouveau scandale sanitaire. Ce n'est que tardivement qu'elle saisi le procureur de la République pour que ce dossier bénéficie d'une instruction digne de ce nom.

Le Pr Jésus GONZALEZ, pneumologue à la Pitié Salpêtrière, à Paris, et président de la SPLF, a plaidé la position des professionnels de santé. Il a surtout voulu rassurer les patients en affirmant que les études indépendantes diligentées à la demande du fabricant avancent qu'il n'y a pas de risque de "sur-cancer" dans l'utilisation des appareils incriminés. " La communauté scientifique dit qu’à ce jour on n’a pas démontré un surrisque de cancer avec ces appareils et on ne sera pas capable de faire mieux dans l’avenir, contrairement à ce qui est demandé à l’ANSM", a souligné le pneumologue. Sur le fabricant, il a ajouté :  : "Si on veut bien traiter Philips de quelque chose, c’est bien d’incompétence dans la gestion de cette crise. Ils ont laissé les malades dans une situation difficile. Tous les malades qui ont des apnées du sommeil mais aussi tous les malades avec des ventilateurs – notamment utilisés avec des petits enfants. Cela me pose de vrais soucis."

M. Yann MAZENS, chargé de mission produits et technologies de la santé chez France Assos Santé a tiré les leçons d'une crise qui n'a pas encore fini de produire ses effets. " Les patients ont eu plusieurs informations, a fait savoir ce dernier : il y a eu ceux qui ont su, assez rapidement, avec obligation de continuer d’utiliser le dispositif. En sachant qu’il y a un risque de cancer, émis par le fabricant. Et il y a eu les patients qui n’ont pas su immédiatement, qui l’ont su que bien après. Je crois que certaines personnes n’ont toujours pas l’information."

A propos de l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de santé (ANSM), le représentant des associations de patients a indiqué : "Il est très inquiétant de voir que deux ans après l’affaire tous les dispositifs ne sont pas remplacés malgré une décision de police sanitaire de l’Agence. On sent que l’agence paraissait assez nue sur le sujet ! Beaucoup de données d’information sont manquantes et on voit que l’ANSM n’a aucun moyen d’imposer quoi que ce soit. "

Maitre Christophe LEGUEVAQUES, avocat au barreau de Paris, représente plus de 1 400 victimes de ces respirateurs défectueux et a lancé, à la demande des patients et de la FFAAIR, une action collective en justice, connue sous le nom de Respiratorgate. Il a livré son analyse de l'affaire devant quelque 150 personnes réunies dans la salle du congrès.

 

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