Les nouvelles "perles" de l'industrie du tabac

Après la Puff, citée parmi les produits du tabac et de la nicotine les plus utilisés par les adolescents et pré-adolescents, et déjà utilisée par 15% de cette population, voici que sont arrivés chez nos buralistes les sachets et les perles de nicotine, déjà identifiées par 21 % des 13-16 ans. Nos députés seraient bien inspirés d'interdire rapidement ces nouveaux poisons.

Les industriels du tabac ne sont jamais en manque d'imagination. Alors que le débat sur l’interdiction des Puffs, les très attrayantes cigarettes électroniques jetables, arrive à l’Assemblée Nationale, d’autres produits à base de nicotine circulent déjà. Il s'agit des sachets et perles de nicotine, produits oraux qui ciblent particulièrement un public jeune. Ces derniers échappent à la réglementation sur la publicité du tabac, « une faille largement exploitée par les industriels qui utilisent des stratégies marketing agressives pour commercialiser ces produits avec un ciblage orienté sur les jeunes". Objectif : "maintenir les consommateurs de tabac dans l'addiction et surtout de recruter de nouveaux usagers ", souligne le CNTC [Comité national contre le tabagisme], qui considère que " le développement et la commercialisation de ces nombreux produits sont ainsi majoritairement portés par la disponibilité des arômes attractifs ciblant directement les adolescents ".

Une "innovation" qui vise les jeunes

" Dernière innovation en exclusivité chez les buralistes … les perles de nicotine. Moins fortes que les sachets, encore plus discrètes mais toujours utiles pour consommer de la nicotine sans fumer", souligne le Monde du Tabac, qui interviewe le patron et fondateur de Nicopop, à l'origine de ces "perles", vendues exclusivement dans le réseau des buralistes. "Ce produit est interdit aux mineurs, j’insiste sur ce point ", souligne Xavier Suid. L'hypocrisie est ici totale. Car les jeunes et les ados ne s'y sont pas trompés ! Un sondage BVA publié par l’Alliance contre le tabac, révèle que 21 % des jeunes âgés de 13 à 16 ans ont entendu parler des perles de nicotine de type Nicopop et 19 % des sachets de nicotine tels que Nicopouches ou LYFT. Autant dire qu'ils sont séduits par ces nouveaux "bonbons" ! 

Ces sachets peuvent délivrer de 3 à 20 mg de nicotine, contre 1 à 3 mg pour une cigarette industrielle classique. En conséquence, ces produits ne constituent en aucun cas une alternative saine à la cigarette !

Autre produit dont la consommation augmente chez les plus jeunes : le Snus, un tabac à sucer. 18% des 13-16 ans savent ce que c'est et 7% disent en avoir déjà utilisé, alors même que la commercialisation de produit est interdite en Europe (sauf en Suède et en Norvège). 

Urgence d'une réglementation contre ces produits

Le président du collectif ACT [Alliance contre le tabac], Loïc Josseran, appelle à l'interdiction de la Puff qui doit être votée à l'Assemblée nationale dans les prochaines semaines, mais également à une régulation plus large de ces différents produits. "Cette loi doit être votée au plus vite afin de protéger la santé de nos enfants, mais aussi celle de notre planète", presse-t-il à propos de la Puff. 

"Cette bataille ne doit pas nous faire oublier le combat plus global qui nous attend : freiner les offensives des industriels qui multiplient les initiatives (sachets, perles de nicotine, etc.) pour faire entrer nos jeunes sur le marché de l’addiction", ajoute-t-il, jugeant "urgent" la mise en place d'"une réglementation commune à tous ces produits".