Les maladies
La FFAAIR s’intéresse à toutes les maladies liées à l’insuffisance respiratoire : apnée du sommeil – asthme – BPCO – sarcoïdose – somnolence diurne - syndrome du nez vide – Toux chronique etc…
BPCO
Réhabilitation respiratoire
Les bienfaits de l’entraînement à l’effort
La réhabilitation respiratoire est pour chaque malade souvent un parcours d’obstacles. Mais ses effets bénéfiques ne sont plus à démontrer. Il faut simplement bien s’y préparer.
Chez l’insuffisant respiratoire, une grande partie du travail musculaire est accaparé par la respiration (lutte contre les résistances bronchiques, pariétales ou fibreuses du tissu pulmonaire, diminution de la surface d’échange). L’expiration, qui est passive chez le sujet sain, nécessite chez le malade un effort musculaire. En cas d’effort se manifeste rapidement une dette d’oxygène (captation insuffisante, consommation excessive par les muscles respiratoires) et le patient se retrouve dans la situation du montagnard en haute altitude, en plein effort et anhélant.
La dyspnée respiratoire étant très inconfortable, l’insuffisant respiratoire va limiter ou cesser tout effort, ce qui entraînera un certain nombre de dégradations. Car un muscle qui ne travaille plus s’atrophie, une articulation non sollicitée s’enraidit. Le système cardio-circulatoire perd ses possibilités d’adaptation (augmentation du débit cardiaque, distribution sélective du flux sanguin vers les masses musculaires intéressées et surtout va s’installer un déconditionnement psychologique à l’effort puisque celui-ci a sa « punition » : la dyspnée !
Mais avant d’exposer les bienfaits de la réhabilitation, rappelons ce qu’elle nécessite. Pour le patient c’est un travail de paysan, il lui faudra du temps, de la patience, de l’obstination, de la régularité. Un très vieux texte dit « ceux qui sèment dans les larmes moissonnent en chantant ».
La rencontre de deux désirs
Et maintenant venons en aux bienfaits. Le premier est subjectif : lorsqu’un programme de réhabilitation est proposé, cela veut dire que contre une maladie chronique existe une nouvelle possibilité. Celle-ci ne relève plus du domaine de la machine (oxygénothérapie = ventilation) ni du médicament (le médicament c’est bien, la façon de le donner c’est mieux), mais du domaine de la rencontre de deux désirs : celui de vivre et celui d’aider à vivre dans une relation faite de gestes, de paroles, de contact des mains (le kinésithérapeute). Le deuxième bienfait apparaît lorsque les séances ont la chance d’être réalisée en groupe, car alors se déclenche toute une dynamique. Etre ensemble et se soigner pour vivre, c’est se soutenir réciproquement en cas de fatigue ou de découragement. C’est s’échanger des « trucs » pour aider à la réalisation de nombreux gestes de la vie courante. C’est aussi sortir de l’isolement de la maladie et retrouver ou améliorer sa socialisation. C’est dans une mesure certaine récupérer le goût de l’effort car un groupe bien géré « tire vers le haut ».
Effets bénéfiques
Le troisième bienfait, qui a l’avantage d’être mesurable, est l’amélioration de l’état de santé ou plus justement de moindre maladie. Cette amélioration se manifeste par le biais de la correction des erreurs nutritionnelles, par l’amélioration du drainage bronchique efficace et économe d’énergie musculaire régulièrement fait, par l’inhalation correcte des aérosols de bronchodilatateurs, par la reprise d’un mode respiratoire adapté à la pathologie (modification du rythme ventilatoire, allongement du temps expiratoire avec freinage labial). Elle permet aussi une anticipation respiratoire à l’effort et l’adaptation de l’effort aux possibilités respiratoires et non le contraire, une remise douce et progressive de groupes musculaires abandonnés. Gagner sur un périmètre de marche, c’est retrouver le goût de sortir de chez soi de faire des « courses », de retrouver des amis (non fumeurs) et pourquoi pas un groupe de randonneurs sur un terrain et à un rythme adaptés.
Actuellement, il semble bien que la réhabilitation respiratoire a pour effet bénéfique une moindre fréquentation des services hospitaliers. La participation régulière à la réhabilitation respiratoire serait alors un marqueur. Encore faudrait-il qu’elle puisse être proposée plus largement et réalisée avec le minimum d’obstacles sur l’ensemble du territoire.
Jacques Malbos
Un petit rappel.
Pour fonctionner, un muscle a besoin de deux éléments : le glucose (carburant), qui est fourni par l’alimentation, stockée sous forme de réserve dans le muscle et le foie et largué selon les besoins, et l’oxygène, qui est capté par l’appareil respiratoire et distribué de manière sélective par le système cardio vasculaire. En cas d’effort musculaire, les appareils respiratoires et cardiaques s’adaptent de façon à assurer la fourniture nécessaire à l’effort et à éviter une dette d’oxygène longue à réparer.
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